Le métier de paysagiste fait souvent rêver : on l’imagine au milieu des plantes et des fleurs, crayon à la main, esquissant des jardins poétiques. Pourtant, la réalité du terrain est bien différente, surtout pour ceux qui œuvrent en bureau d’études. Rencontre avec Alexandre Sanial, paysagiste infographiste, qui nous partage son parcours, sa pratique et l’importance de la 3D avec SketchUp dans son quotidien.
Une formation hybride entre terrain et conception
Son parcours commence avec un bac technologique STAE (Sciences et Technologies de l’Agronomie et de l’Environnement), suivie d’un BTS Aménagement Paysager. Après deux années de pause pendant lesquelles il travaille sur le terrain, il choisit de poursuivre avec une licence d’infographie paysagère. L’objectif : savoir ce qu’il se passe sur le terrain avant de faire des plans.
Se former en continu, une évidence
Les bases acquises en formation sont indispensables, mais le perfectionnement ne s’arrête pas là. Les formations en entreprise viennent compléter les compétences. Il s’appuie aussi sur les ressources disponibles en ligne, notamment les tutoriels SketchUp d’ADEBEO, qui lui permettent de gagner en efficacité et en autonomie.
Double casquette : indépendant et salarié
Aujourd’hui, il exerce à la fois comme indépendant auprès de particuliers, et salarié dans une entreprise d’ingénierie travaillant avec des clients publics. Une combinaison enrichissante, mais qui demande de jongler entre deux types de demandes et d’attentes.
Le vrai quotidien du paysagiste
Oubliez les clichés : la création paysagère ne représente qu’environ 20 % de son temps. Le reste est dédié à des tâches administratives souvent lourdes, en particulier lorsqu’il s’agit de consultations d’entreprises et de montages de dossiers techniques pour le public.
Mais il y a aussi de belles surprises : les rencontres avec les autres professionnels du paysage – maçons, fontainiers, artistes, botanistes – sont autant de sources d’apprentissage. Et le moment le plus gratifiant reste la réception du chantier, avec un avant/après spectaculaire et des retours positifs des clients.
SketchUp : l’outil phare du quotidien
Dessinateur dans l’âme, il commence toujours ses projets au crayon. Mais rapidement, l’informatique prend le relais. SketchUp devient alors son outil préféré : simple, puissant, polyvalent. Il l’utilise depuis 2006 et ne pourrait plus s’en passer.
Il l’intègre même dans son « kit de survie » : que ce soit pour produire des images 3D pour des clients ou pour valider des aspects techniques, SketchUp est incontournable. Il lui arrive de recevoir des croquis griffonnés à la main par des paysagistes qui ne maîtrisent pas l’outil, qu’il convertit ensuite en modèles exploitables.
Des défis à relever : rendre le paysage vivant
L’un des grands défis reste la représentation des végétaux. SketchUp n’est pas nativement conçu pour cela. Il s’appuie donc sur des extensions, souvent découvertes via Adebeo, mais reste en quête de solutions plus organiques et adaptées au paysage.
Il a conscience qu’il passe parfois par des chemins complexes pour atteindre le rendu souhaité. Il est donc en constante recherche d’astuces, d’extensions ou de workflows plus efficaces.
Deux types de projets : particuliers et publics
Côté particulier, il commence par relever les points de niveau avec l’outil bac à sable, construit un plan filaire dans AutoCAD, qu’il importe ensuite dans SketchUp. Il utilise ce dernier d’abord comme vérification technique, puis pour la présentation au client. Le rendu graphique est ensuite peaufiné via un logiciel de rendu ou Photoshop.
Côté public, il travaille en lien avec les maîtres d’ouvrage et les élus. À partir de plans AutoCAD, il crée des volumes, perspectives et mobiliers dans SketchUp, afin de proposer des visuels à intégrer dans les dossiers de subvention. SketchUp devient ici un outil de persuasion, au service d’une démarche technique.
Entre nature, humains et numérique
Malgré l’omniprésence des outils informatiques, il insiste : l’humain reste au cœur du métier. La relation client, la compréhension du site, l’intuition paysagère ne se modélisent pas.
Un témoignage inspirant, qui montre comment un outil bien maîtrisé peut transformer la manière de penser, de concevoir et de présenter le paysage.